Dans Limbo on incarne un enfant qui semble être à la recherche de quelque chose ; peut-être sa soeur. Son univers en est sombre, tout en nuance de noir et de blanc. Et aucune sorte de pitié n'existe dans ce monde.
Limbo est un jeu de plate-forme en scrolling horizontal : on parcours l'aventure de gauche à droite, sautant, poussant et actionnant des mécanismes. Le jeu demande donc de l'analyse, des réflexes et de l'attention.
Mais là où Limbo se démarque c'est par son ambiance : le jeu, sans donner aucun indicateur narratif (il n'y a pas une ligne de texte) plonge le personnage qu'on incarne dans un environnement hostile oscillant entre fantastique et réalisme. Le résultat est surprenant tant le minimalisme de la narration et du spectacle (rien n'est mit en avant, ni présenté ou même glorifié) contraste avec la violence du binôme enfant/gore. Le personnage qu'on incarne est en effet un enfant (seul sa silhouette le rappelle) et ce dernier parcours un environnement particulièrement cruel où sa mort a quelque chose de démesurément terrible : en effet, de la même manière que la mort d'un chien dans un film est dur, que la mort d'un enfant dans un film est même quasiment banni... dans un jeu vidéo elle n'est pas envisageable. Ici, le jeu choque par sa dureté, mais propose du coup une expérience de jeu unique, qui vaut le détour pour tout ceux dont la curiosité pousse à découvrir le monde terrible et obscure de Limbo.
Limbo n'est pas à faire pour son message, pour ses enigmes ou même sa longévité. Il est à faire pour l'expérience atypique qu'il créé : la plongée d'un être fragile dans les abîmes cruel d'un monde sans pitié. C'est dur, parfois absurde, souvent haletant... mais n'en attendez pas plus : Limbo porte bien son nom.