Dév : PlayDead
Durée : Environ 10 heures
Playdead propose avec Inside le second opus de leur art : une ambiance unique qui oscille entre mystère, l'enfantin look du protagoniste et la cruauté d'un monde sans pitié. Le tout servi par d'impressionnants décors intéractifs.
Dans Inside on incarne un adolescent, ou un enfant, qui tente manifestement de fuir ou d'échapper à un territoire hostile. On le cherche, on le traque, et il va falloir être attentif et observateur pour parvenir au bout du périple.
Evoluant dans un plan en 2D où on déplace le protagoniste de gauche à droite, ce qui marque particulièrement dans Inside c'est la mise en scène : le jeu propose régulièrement des arrières plan qui viennent intéragir avec le premier via des effets très réussis. Il en resulte des moments où quelque chose aperçu au loin, apparement éloigné de nous, va finir par nous rattraper et oblige donc à une vigilance intense : là où dans d'autres jeux il n'est question que d'observer l'environnement ou de se perdre dans l'arrière plan, Inside instaure comme cela une ambiance bien à lui où on n'est jamais complètement serein, où on ne maîtrise jamais vraiment l'environnement.
A côté de ça le style graphique, les jeux de lumière et même (plus surprenant) l'impeccable physique des mouvements confère à Inside une atmosphère unique où l'apparente candeur d'un enfant cotoie la noirceur d'un monde très réaliste.
Néanmoins le jeu se heurte à une absence de fond : le personnage évolue à nouveau dans un environnement hostile sans qu'on arrive à deviner un sens, les deux fins possibles n'offrant pas vraiment une expérience narrative réussie. On ne peut reprocher à chacune d'elles de renforcer le style du jeu, mais on peut être déçu de ne pas offrir un message fait de "compréhension". A l'inverse, c'est une de ces histoires où il s'agit plus de laisser une impression particulière qu'un dénouement porteur d'un message.
Inside est un jeu à jouer si son ambiance vous attire. Toutefois ne nourrissez pas d'attente sur une explication, un sens, un dénouement qui révèlerait de manière subtile les contours de l'univers du jeu pour en faire émerger un message profond : il n'y en a pas. Il en reste un jeu à réserver aux afficionados d'atmosphères sombre, de vision dystopiques, ou de réalisation soignée. La cruauté y a sa place, et il faudra munir d'armes qui n'auront aucun lien avec l'aggression : mais avec vos réflexs et votre réflexion.